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07 févr. 2017

Le Bionettoyage

Assainir sans faillir !
Le bionettoyage est une procédure de nettoyage qui vise la maîtrise du risque infectieux en plus de la propreté, faisant appel à différentes compétences et connaissances exigées dans ce domaine de l’hygiène professionnelle

Une technique d’hygiène active

Si l’on regardait des surfaces fraîchement nettoyées avec un microscope, on verrait beaucoup de petites choses déplaisantes voire effrayantes. Dans certains milieux sensibles, notamment médicaux, la propreté visible à l’œil nu n’est donc pas un objectif suffisant pour assurer la maîtrise du risque infectieux. C’est pourquoi le bionettoyage est une technique d’hygiène active, qui associe le nettoyage à la désinfection afin d’éviter toute diffusion des micro-organismes dans l’environnement de travail et de soins. L’enjeu de cette procédure d’assainissement est de détruire les bactéries, levures, champignons, virus, sans pour autant détériorer le matériau qui est nettoyé. Il en résulte un cadre de travail et d’accueil à la fois agréable à vivre et sécurisé en termes de contamination et de propagation des agents pathogènes.

Un protocole méthodique

Au bionettoyage correspond un protocole bien établi en 3 temps : nettoyage, rinçage pour évacuer les produits détergents et les salissures, puis désinfection. Cela exige des compétences particulières et l’utilisation d’un matériel approprié. Le produit détergent est choisi en fonction du pH souhaité, afin de présenter des propriétés d’acidité, d’alcalinité ou de neutralité qui conviendront aux types de surface et au risque potentiel à éliminer. Ainsi un pH acide conviendra pour désincruster tandis qu’un pH alcalin servira au dégraissage ou au décapage. Le choix du désinfectant respectera quant à lui la norme NF T72 et ses déclinaisons contrôlant l’efficacité microbiologique des procédés de désinfection.

Dans la pratique, le bionettoyage s’apparente aussi à une formule de nettoyage-désinfection réalisée en un seul temps, avec une solution spécifique. Mais dans les hôpitaux, ce procédé reste réservé aux zones 2 et 3 (maternité, gériatrie, réanimation), tandis qu’un bionettoyage strict sera de rigueur dans la zone 4 où le risque de maladies nosocomiales est le plus élevé (néonatologie, bloc opératoire, onco-hématologie).

Une responsabilité, des métiers associés

Le bionettoyage est le premier acte de soin. Il revêt une importance considérable dans la responsabilité des établissements. Le personnel en charge de ce bionettoyage doit être formé pour bien comprendre cette responsabilité à laquelle il est étroitement associé. Des bio-hygiénistes, professionnels formés aux audits et enquêtes épidémiologiques, sont également impliqués dans les protocoles de qualité d’hygiène. En plus des prélèvements de contrôle qu’ils réalisent pour vérifier la conformité du bionettoyage avec les normes en vigueur, ces experts de l’hygiène prodiguent conseils et formations à destination du personnel d’un établissement. Plusieurs métiers, donc, pour répondre sans faillir aux exigences du bionettoyage. La qualité des soins ou des manipulations pratiquées par les autres professionnels du site ainsi assaini en dépend entièrement.

C’est uniquement en associant la désinfection au nettoyage, que l’on peut éviter la diffusion des micro-organismes dans l’environnement de travail et de soins.